

Bienvenue chez Phusis, une revue mensuelle dédiée à l’exploration des sciences humaines à travers le prisme de l’actualité. À une époque où l’information circule à une vitesse fulgurante, Phusis se veut un espace de réflexion et de décryptage des phénomènes contemporains.
Chaque numéro de Phusis se compose de dossiers thémathiques, de chroniques et d’articles qui éclairent les enjeux actuels sous des angles singuliers. Nous accordons une importance particulière à la diversité des points de vue et à la rigueur, tout en rendant nos contenus accessibles à un public large et curieux.
Dans un monde en perpétuelle mutation, comprendre les dynamiques à l’oeuvre est essentiel. Phusis nous invite à poser un regard critique et éclairé sur les défis de notre temps, à travers une lecture stimulante et enrichissante.

Focus
Angelo Rinaldi, sans demi-mesure : un recueil aux éditions des Instants
Le 11 mars, les éditions des Instants publient Les roses et les épines, qui rassemble un florilège réjouissant de critiques acerbes et sans concession d’Angelo Rinaldi. Une occasion de redécouvrir l’un des derniers grands maîtres de la critique littéraire en France, cet écrivain et journaliste qui n’a jamais craint de s’attaquer à l’establishment littéraire.
Dans un milieu souvent trop prompt à la complaisance, Rinaldi s’est toujours fait un point d’honneur à bousculer les idoles et à trancher dans le vif, sans jamais laisser de place à la tiédeur.
Son style mordant et son esprit caustique ont fait de lui une figure redoutée mais respectée, tant dans la presse que parmi ses pairs. Critique implacable, il a marqué de son empreinte L’Express et Le Figaro Littéraire, où ses jugements ont parfois déchaîné les passions.
Pour Rinaldi, un roman ne se contente pas d’être acceptable ; il est soit admirable, soit insignifiant !
Et il n’a jamais hésité à attaquer les gloires établies, jusqu’à la bien-pensance littéraire et les modes éditoriales qu’il dénonçait avec une verve joyeusement iconoclaste.

Focus
Sophia, ou le temps à rebours, Sophia, ou la luciole.
« Il y a toujours un point où le langage perd son empire. »
On a nos éditeurs préférés.
Ceux qui, en librairie, ou en bibliothèque, attirent notre regard tout de suite. Ceux vers qui on va spontanément. Ceux à qui on fait tout de suite confiance.
Corti, pour moi, est un de ceux-là.
Premier choc de lecture en découvrant à 16 ans Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq, beau livre à couverture blanche, format inhabituel, aux pages non massicotées. Coupe-papier en main on découpe avec précaution les pages, et on a l’impression de trancher dans un mystère qui va s’offrir au lecteur.
Puis ce sera aller de merveilles en merveilles, aussi bien en découvrant les autres romans et essais de Julien Gracq, avec une préférence pour le Château d’Argol. Mais aussi des poètes, mais aussi des romans Gothiques, mais aussi des essais, …
Corti, c’était ça : des livres non massicotés, que les lecteurs ramenaient à la librairie pensant qu’il y avait erreur et que le livre n’était pas « terminé », comme me l’a dit une fois un client en librairie.
Et pourtant, ils sont « terminés », et bien terminés les livres fabriqués par cet éditeur, on a presque envie de dire, avec une petite admiration dans la voix, par cet « artisan-éditeur ».
Et ne pas oublier que la devise de Corti, c’est « rien de commun », et en effet, les livres que publie corti n’ont rien de commun, ils sont à chaque fois des singularités.