Né en 1969, Éric Costan suit ses parents aux quatre coins de la France. Enfant il a deux passions, le sauvage et la lecture. Après des études de lettres il choisit de travailler comme fleuriste et paysagiste. Il enseignera le végétal, puis les Lettres depuis une quinzaine d’année en Bretagne.
Il a publié trois recueils de poésie : Lorsque la seule réponse est demain aux éditions de la Centaurée 2018, Le Val sans Retour, Editions Douro 2021 et Ce qui accroche la montagne finira bleu, Editions Librairie Michael Seksik 2023.
Ce qui accroche la montagne finira bleu est un recueil de poèmes autour de l’émerveillement, de l’enchantement par rapport au monde.
Éric Costan provoque le questionnement et interroge l’inconnu. C’est une poésie qui raconte, comme une fiction, un fil qui se déroule au gré des poèmes et des pages, l’auteur s’interroge et n’hésite pas à apostropher, qui d’ailleurs ? Le lecteur, lui-même ?
La nature, source intarissable d’inspiration suscite des métaphores visuelles tout comme la forme des poèmes. Éric Costan se passe de ponctuation et se joue de la narration. Il habille et enjolive les éléments naturels, cette vie végétale et animale qu’il connait bien. Avec ses vers, il sensibilise le monde et l’embellit à travers son questionnement.
Mention spéciale à l’éditeur qui propose un beau recueil avec une mise en page libre et graphique, colorée et sobre, un bel objet au format grand carnet ou cahier.
Ce qui accroche la montagne finira bleu
Il n’y a d’autre échappatoire
Le rêve
insularise les courbes
noie
nuit après nuit
Je brise le torrent
morphe le magma
apostrophe le cryptique
Je m’outrepasse
engoulevent
Au matin
les voiles dessinent les diagonales
d’une crique
Ce qui accroche la montagne finira bleu est un recueil de poèmes autour du thème de l’émerveillement, la nature est-elle une source inépuisable d’émerveillement ?
La nature, les créations et réalisations humaines. Certaines personnes également. Mais la nature prend souvent la place centrale dans ma vie. Depuis le plus jeune âge. Un trait de caractère. J’ai longtemps travaillé dans le végétal et je fais toujours des piges pour un hebdomadaire de jardinage. Je vis à la campagne, évite de passer du temps en intérieur.
Chaque jour je traverse pâtures bois et marais. Compare les saisons. Une source inépuisable, oui, car ce qui était caché les saisons précédentes se révèle les suivantes. J’attends. La curiosité de l’enfance à fait place à la contemplation. On finit par imaginer des vies et des messages dans tout, les éléments comme les petites choses, et c’est extrêmement fécond. Je crée des mondes qui s’appuient sur le réel et le dépassent. Des mondes oniriques, fantaisistes ou parallèles.
Votre poésie est picturale, graphique, est-ce que cette manière de poser les mots sur une feuille est instinctive ?
Vous voulez dire une occupation scénique de la page ? C’est pensé. Mes textes sont rarement longs. J’aère beaucoup tout en essayant de ne pas passer à la ligne sans raison.
Suggérer, un rythme, une ponctuation, une intention ou une émotion passe aussi par de l’espace.
Dans ce dernier recueil, avec l’éditeur et son équipe nous avons travaillé pour ne pas laisser de grands blancs, inesthétiques et dispendieux, tout en facilitant le confort de lecture. Savoir où commence et finit un poème d’un coup d’œil, c’est déjà entrer dans la lecture.
Le recours à la narration se fait sous forme de courts poèmes, l’apostrophe est directe jouant avec le tutoiement, est-ce que vous vous adressez uniquement au lecteur ?
La plupart des textes sont des réflexions, des dialogues avec moi-même. Ils naissent ainsi : je réponds à une image ou j’habille une idée. Il y a aussi le fait que ce soient des fictions. Un personnage s’impose. Je lui parle comme à un ami imaginaire ou dans un jeu d’enfant. Il y a bien une énonciation multiple moi, le personnage et le lecteur.
Qui sont vos auteurs inspirants ?
Ce ne sont pas des poètes. Bien sûr j’ai une grande admiration pour le travail de ces derniers.
Et je pense que leur esthétisme m’influence. A une passante de Baudelaire me trouble par sa beauté et sa maîtrise de la langue à chaque lecture.
La musique d’Apollinaire, la liberté de vers de Rimbaud et la délicatesse de Verlaine se faufilent forcément dans mes écrits. J’enseigne les lettres, je suis confronté quotidiennement à ces textes impressionnants.
Mais il faut absolument se détacher de toute écriture forte. Ne pas faire comme. L’idée que tout a déjà été écrit est fausse. Désapprendre, longtemps, et laisser monter un chant intérieur.
Puiser en soi. La culture est un puits, mais c’est l’eau du puits qui nous intéresse, pas les fondations. Bien sûr la connaissance des techniques, la comparaison, aident à donner des couleurs, un ton, du goût.
Je tente souvent de transformer les impressions ressenties après une lecture, un film, une musique ou une exposition. La fibre des lavis de Françoise Pétrovitch vus à Landerneau par exemple, a longtemps résonné dans mes textes.
J’ai trouvé également vraiment beaucoup d’inspiration dans les histoires de Hugo Pratt. Des détails picturaux ou poétiques.
En musique je peux rester des mois dans une œuvre et écrire sous son influence. Anouar Brahem , Arvo Part, Nick Cave ont permis la naissance de séries de poèmes.
Certains romanciers ont joué un rôle dans ma conception de l’écriture.
Depuis le plus jeune âge : enfant, Jack London et Mark Twain, plus tard Maurice Genevoix, Jean Giono, puis la découverte bouleversante de Hermann Hesse. Adulte, l’œuvre de Cormac MacCarthy. La Route fut un choc.
J’ai un immense faible pour Jim Harrison et … pour les romans d’excellente Fantasy.
Quelle est votre actualité ?
Je dois organiser mes textes pour un quatrième recueil. C’est ma priorité. Proposer une autre forme et un autre ton. Prendre mon temps, choisir un éditeur.
Cette année je me retire un peu. Un besoin de solitude car ce que j’ai à dire ces derniers temps n’est pas évident à mettre en écriture. Peut-être une rencontre lecture dans l’hiver à Paris.
Tous mes textes sont accessibles sur Facebook. Mon compte fait office de blog. Je ne conçois pas le poème pour qu’il reste dans un tiroir.
Ce qui accroche la montagne finira bleu, Éric Costan 96 pages, 20 euros
Editions Librairie Michael Seksik
Mail : michael.seksik@gmail.com
Sophie Carmona
Mail : sophie.carmona@outlook.fr
Magnifique
La nature est une source inépuisable de vie
La marche et la contemplation des éléments constitutifs de tout mon souffle vital
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