Né à Nantes, Laurent Maindon est metteur en scène et cofondateur du Théâtre du Rictus qu’il dirige depuis 1996. Il se consacre à l’exploration des écritures contemporaines à travers ses mises en scène. Germaniste de formation, il rédige son mémoire de maitrise sur les graffitis du mur de Berlin qu’il soutient en octobre 1989, trois semaines avant sa chute.
Poète, il a publié une dizaine de recueils chez différents éditeurs indépendants. Il explore l’écriture du roman depuis peu. Les rapports qu’entretient l’intime avec le cours de l’Histoire est au cœur de ses questionnements, tout comme l’observation des soubresauts du réel entre plausible et improbable.
Les Morsures de l’inachevé, la Famille Müller 2 fait suite à Terre Ciel Enfer. Une saga romanesque dont l’action principale se déroule à Berlin du premier jour de la construction du Mur à nos jours et dont le troisième volume paraîtra dans la collection Les Germanophonies du Ver à soie.
Souvenez-vous, je vous parlais il y a quelques mois, de Terre Ciel Enfer, le premier volet de la saga de la Famille Müller lors d’un entretien avec Laurent Maindon.
Eva, alors petite fille avait été témoin d’un moment décisif de l’histoire : la construction du Mur de Berlin devenu un symbole silencieux des vies bouleversées de nombreuses familles y compris la sienne.
Les Morsures de l’inachevé, la Famille Müller 2
Nous sommes le 30 octobre 1989 à Berlin-Est, la chute du Mur de Berlin est imminente. Ce témoin écrasant de la division idéologique et physique est la scène vibrante d’émotions intenses. Le moment charnière où ceux qui ont longtemps vécu dans une réalité cloisonnée, se retrouvent confrontés à l’inattendu. Tout à coup, l’ouverture de cette frontière qui, jusqu’alors, semblait inébranlable, laisse place à une joie tintée d’incrédulité.
Murmures
Blessures
Postures
Mémoires d’un mur
Eva est aujourd’hui une femme marquée par les épreuves du temps et par les absences qui continuent de hanter sa vie. La chute du Mur de Berlin lui offre l’espoir d’un renouveau, mais elle sait qu’elle devra affronter l’inconnu et retrouver ce qu’elle a perdu pour pouvoir avancer. Ces retrouvailles, à la fois redoutées et attendues, seront pour elle comme une étreinte libératrice, un instant suspendu où tout semble à nouveau possible.
Son père, Manfred, vieilli par les années de séparation et meurtri par les souffrances de la Guerre froide, n’est plus l’homme qu’il était.
« Des parcelles de son enfance, de son adolescence lui revenaient aisément en mémoire telle une recomposition bancale et incomplète d’un parcours de vie désormais fragmentaire. Parfois le défilé des réminiscences s’égrenait dans la légèreté. C’était alors sourires, joie. À d’autres moments, les souvenirs rayaient la vitre du passé, obscurcissant peu à peu l’accès à sa propre mythologie. Tout n’était plus que griffures, ratures et amalgames sur le verre. C’était alors tristesse, manque, défaite. Dans sa mémoire définitivement entravée un puzzle tente de se reformer en dépit des brumes de plus en plus nombreuses et embarrassantes. Les morsures de l’inachevé étaient à l’œuvre et ne le laisseraient plus jamais en paix. »
Leur relation, autrefois solide, est désormais fragile, faite de non-dits et de blessures profondes.
Ensemble, pourront-ils recoller les morceaux d’une vie brisée ? Pourront-ils se réconcilier avec leur passé et entrevoir un avenir commun ?
Ce livre est un roman sur la mémoire, les souvenirs et les réminiscences.
Les Morsures de l’inachevé mêle drame familial et contexte historique, offrant une perspective émouvante sur une époque de transition. Les cicatrices laissées par des décennies de division ne disparaissent pas avec la chute d’un mur de béton. Pourtant, cette chute symbolise bien plus qu’un simple événement : elle est le prélude à une nouvelle ère, celle d’une population et d’une famille divisées qui aspire désormais à se réconcilier et à se reconstruire.
Les morsures de l’inachevé, 198 pages, 15 euros www.leverasoie.com
Date de publication 23 mai 2024
Laurent Maindon Compagnie de Théâtre