Entre le rideau la lune brille.
Son vent vient, alimenté par un soleil malade.
La nuit a été bannie
Comme des millions de voix qui se perdent.
Il y a ceux qui les confondent avec des chants pour la mort.
Mais ce sont des cris et des douleurs de cadavres en fleurs.
Je pense qu’ils ressemblent à des cratères, région finie de l’espace dans la mémoire des gens.
Je ne crois pas au faux manteau de pitié, je crois aux fruits pourris qu’ils nous donnent pour que nous puissions satisfaire nos envies et oublier.
Jamais
oublions ;
La balle à côté de la tache, qui a laissé notre langue à genoux pour toujours.
Au petit matin qui porte la couleur de ta haine, personne ne m’a jeté, j’ai rampé pour trouver le cri de cet oiseau nouveau-né.
Et donne mes yeux aux galaxies en signe de gratitude, pour avoir trouvé un morceau de lumière.
Qui plus tard deviendrait un vol fragile, en coup violent, en bobine enflammée et rire froid.
Lumière sale qui, comme un lac, contenait des corps luminescents.
La douleur est un portail qui ouvre différentes dimensions.
Cette saveur bien connue qui a laissé l’espace plein de fleurs mourantes.
Il veille devant les heures où germent les blessures, terre pleine de mes restes qui se recroquevillent en embrassant
les racines,
c’est-à-dire
les os
oubliés.
Petite tempête,
le fleuve cache des voix,
L’horizon nous semble toujours désespérément beau, et le soir de la résurrection sera
sa voix arrive à la mémoire
© YOHANN DUFOUR
Image à la une : Childe Hassam, Clair de lune, île de Shoals