Laurent Pépin est un auteur français trentenaire qui se distingue depuis quelques années par sa plume singulière, qui explore l’âme humaine avec une profondeur troublante.
Diplômé en psychologie clinique, l’écrivain fait de ses œuvres une ode à la complexité des luttes intérieures, où chacun des personnages, tout du long des pages, se perdent dans leurs tribulations mentales.
Nourri par ses connaissances professionnelles, L. Pépin insuffle à ses récits une dimension complexe et nuancée de la psyché, à la frontière entre le rêve et la réalité, entre l’humanité et la monstruosité.
Ses deux premiers livres, publiés aux éditions Fables fertiles, s’inscrivent résolument dans l’univers des contes modernes.
En 2022, l’auteur fait une entrée remarquée avec Monstrueuse féérie, un conte initiatique qui
nous propulse dans une valse étrange entre notre monde intérieur et extérieur qui, peu à peu,
perdent de leurs contours.
Laurent Pépin poursuit son parcours littéraire avec L’Angélus des ogres, paru en 2023. Les
lecteurs se retrouvent une nouvelle fois à la croisée du récit fantastique et psychologique. Une
écriture poétique qui revisite le thème de l’altérité dans toute son essence. Il y développe un
style tout aussi fragmenté, empreint d’images puissantes, qui interroge et intrigue.
La sortie de Clapotille, prévue pour le 17 octobre, toujours sous la même maison d’édition,
viendra clore cette trilogie avec un ultime conte peuplé de rêves et de cauchemars, où les combats contre soi-même sont au centre de son écriture.
Des mots-valises qui soignent et des bêtes humaines qui grognent, se disputent l’espace sous fond de magie et de noirceur assassine. Tout en contraste, son style, à la fois d’une intensité rare, brut, mais aussi délicat, sur le fil entre la folie et la sanité, fascinera même les plus réticents.
Clapotille, « créature » évanescente, n’est pas seulement un être né de l’imaginaire, mais aussi
une incarnation des peurs et des fantômes qui envahissent l’esprit tourmenté de celui « qui fait
semblant de vivre ».
Apparaissant sous les traits d’une petite fille, Clapotille est dotée du pouvoir unique de semer
et capturer les rêves grâce à une pince spéciale, instrument fragile qui devient pourtant le lien
vital avec la figure du père, consumé par des pulsions destructrices qu’il peine à réfréner.
« On ne peut plus rêver quand on a ses souvenirs cassés. »
Dans cette fresque surréaliste, l’auteur tisse un récit aussi saisissant que déstabilisant sur les
héritages invisibles que chacun porte, afin de comprendre comment ces cicatrices mentales
peuvent annihiler l’innocence et l’espoir. Nous, lecteurs, embrassons la nuit, à l’instar de ces deux personnages, quand elle devient refuge, pour que les ombres du passé se fassent moins menaçantes, même si pour cela, les monstres doivent être tenus en laisse.
Ses « hideuses métamorphoses » n’ont de cesse de soumettre notre regard impudique de spectateur troublé à la question de l’identité et de la mémoire. Doit-on absolument finir comme « ce chevalier errant, perdu dans un océan d’échos lointains », où la chair et l’esprit meurtris deviennent le théâtre jouissif des voix meurtrières ?
Le propos est un abîme de symboles et de descriptions bouleversantes qui réussit à nous happer
du début à la fin. Laurent Pépin nous met entre les mains une livre en tension, auquel nous ne
pouvons pas rester indifférents, encré de paysages mentaux délabrés, où la beauté se mêle à
l’effroi.
Clapotille, de Laurent Pépin, aux Éditions Fables fertiles, Collection « L’heure des contes »,
parution officielle le 17 octobre 2024, 128 pages, 17,50 €.
Lien de prévente : Clapotille – Laurent Pépin (prévente) – EDITIONS FABLES FERTILES
© Amandine Floriot – Mot Correct Exigé – Octobre 2024